Si un jour on lui avait dit qu’elle partirait en mission jusqu’au village caché des Nuages, jamais elle n’aurait tiré cette tête affreuse de la fille qui venait à peine de se lever. Bon, en fait c’est justement ce qui s’était passé. Alors qu’elle dormait du sommeil du juste, parce que Yukiko s’entraînait tard le soir, un de ses collègues vint la réveiller en lui criant dessus comme un dingue. Fallait voir le résultat ! Très comique quand on y repensait mais sur le coup, son pauvre collègue avait quand même bien failli se faire égorger ! Ne jamais réveiller Yukiko d’une façon brutale ou bruyante sous peine de se retrouver au cimetière. Celui-là était prévenu au moins. Une fois la miss sortit du lit, bah oui maintenant plus possible de retourner se coucher, elle s’habilla en dix secondes et rejoint Yoshiro, la victime de sa mauvaise humeur matinale. Direction la tour administrative, on la demandait pour une mission particulière. Pas dangereuse ni de rang à ou S, parce qu’elle n’avait pas le grade adéquat, mais plutôt de rang B. Enfin, ce n’était pas réellement une mission mais une faveur. Yukiko ne pouvait donc qu’accepter et se retrouvait en compagnie de trois jeunes gens qui devaient se rendre au pays de la Foudre, voir un vieil ami à eux pour quelques conseils précieux.

Yukiko n’appréciait guère le comportement des trois adolescents durant le voyage. Bruyants et arrogants, les trois garçons ne cessaient pas un seul instant de la taquiner, de l’embêter toutes les dix secondes sur ce qu’elle faisait à Konoha ou pour lui demander de leur montrer quelques unes de ses techniques. La Chuunin savait parfaitement que cela n’avait rien de particulier, que ce n’était pas efficace sur les ennemis à plus grand niveau. Pourtant ils insistaient. Lourdement. Jusqu’à ce qu’enfin ils finissent par se taire devant le mutisme de la jeune femme qui essayait à grand peine de garder son calme. Même ses élèves étaient bien plus disciplinés ! Soupirant longuement sous le silence qui s’était installé, la demoiselle jeta un petit coup d’œil sur les trois adolescents. Ceux-ci marmonnaient entre eux, la regardant de temps à autres. Ils devaient comploter quelque chose sûrement. Pour avoir Yukiko, fallait posséder au moins une once de logique. Hors, ces trois imbéciles semblaient aussi intelligent que des cailloux, elle n’avait donc pas à s’en faire. Mais maintenant elle comprenait mieux pourquoi on l’avait choisi elle pour mener à bien la mission.

Le lendemain dans l’après-midi, ils arrivèrent tous les quatre aux plaines nuageuses. Une belle vue s’offraient aux yeux des voyageurs qui admirèrent quelques instants la beauté de la Nature. Traversant rapidement les lieux, Yukiko et ses trois zigotos se retrouvèrent devant le village caché des Nuages : Kumo. Chouette, on est arrivé !songea la Chuunin qui ne voulait qu’une chose, c’est que les trois jeunes déguerpissent vite fait. Mais elle n’avait pas vraiment le choix, il fallait qu’elle les accompagne jusque chez ce vieil ami pour qui elle s’était déplacée. Celui-ci vivait seul, dans une maison ancienne mais sacrément belle. Yukiko appréciait la structure et la décoration intérieure tandis que les trois ados saluaient le dénommé Akihito. La conversation dura deux bonnes heures, durant lesquelles la jeune femme se balada dans tout le village, arpentant les rues d’un air véritablement admiratif. Finalement, elle ne regrettait pas d’être venue ici. Et oui, même s’ils étaient arrivés au bon endroit et dans les temps, Yukiko n’y avait jamais mit les pieds. C’était grâce aux informations donnés par l’un de ses collègues qu’elle avait pu amener les trois garçons ici. Bref, une fois de retour chez le vieil homme, celui-ci leur proposa de dormir chez lui le temps qu’ils reprennent des forces.

La Chuunin était sur le point de répondre lorsque le cri d’un aigle se fit entendre au dessus de la maison. Fuu ! Cet oiseau était un messager qu’elle avait l’habitude de côtoyer lors de ses missions. Yukiko avait tout de suite apprécié l’agilité du volatile et s’était, assez étrangement, lié d’amitié avec lui. Tendant le bras pour l’accueillir, Fuu lui tapota la joue avec son bec avant de replier ses grandes ailes brunes. Il portait avec lui un message:

« Yukiko, on a besoin de toi au village, Ayame ne va pas bien du tout et te réclame à son chevet. Désolé de te perturber dans ta mission, on a envoyé une équipe se charger du reste. Attends-les avant de partir. »

Signé de l’Hokage évidemment. Soupirant doucement, elle exposa ce qu’elle venait de lire aux trois jeunes et leur ordonna d’être sage lorsqu’elle sera partie. Enfin, pour le moment c’était la nuit qui tombait, donc pas la peine de bouger de la maison d’Akihito. La nuit fut courte pour la jeune femme qui s’inquiétait pour son ami Ayame. Il était malade, elle le savait. Mais ces derniers temps les crises empiraient, ne laissant au garçon peu de répit pour reprendre son souffle. Seule Yukiko parvenait à le calmer. Par sa simple présence. Elle n’était pas initiée aux techniques médicales. Bref, ses rêves projetaient dans son esprit l’image d’Ayame, et au bout de trois heures d’un sommeil léger elle se leva pour sortir à l’air frais. Là, Yukiko put se rafraîchir les idées et discuter avec le vieil Akihito qui avait sentit son désarroi et sa peine. Ses paroles eurent le mérite d’apaiser son inquiétude, mais pour combien de temps ?

L’après-midi arriva avec une lenteur incroyable. Yukiko était une boule de nerfs, impossible d’être calme et posé dans un moment pareil. Elle savait que la relève n’y pouvait rien, mais son impatience la dévorait de l’intérieur et personne ne pouvait rien y changer. Une fois l’équipe arrivée, elle salua Akihito et les trois ados avant de partir comme une flèche au travers du village. En quelques secondes elle se retrouva dans les plaines nuageuses, et se campa sur un rocher. Elle venait de sentir une présence et cherchait où il se trouvait. Bon sens, ce n’était pas le moment d’attendre de voir si un ennemi allait approcher ou pas ! Le rocher sur lequel elle était campée glissait un peu et sans comprendre ce qu’il se passait, la jeune femme tomba la tête en avant, le nez dans l’herbe verte et bien moelleuse. Au moins, elle ne s’était pas fait mal. Pourtant, une douleur chaude et désagréable lui envahit le bras gauche. C’est sa brûlure qui se réveillait. Poussant un juron très peu habituel pour une femme, la Chuunin attrapa son sac et prit le bandage emballé dans une serviette. Ce bandage était spécial. Imbibé d’une huile apaisante, une odeur douce et sucré s’en dégageait et pénétrait la brûlure afin d’arrêter la douleur. C’était les médecins à Konoha qui lui avaient concocté ce remède très efficace.

Ôtant donc son vieux bandage, Yukiko dévoila à la nature la monstruosité que lui avait causée l’une de ses dernières missions. Ça lui faisait un mal de chien ! Concentrée sur ses soins, la jeune femme ne vit pas l’ombre se profiler non loin d’elle.

Comme toujours, j'étais coincé et en permanence surveillé. Pas moyen d'aller me promener ou de m'amuser sans avoir à me retourner, en me sachant en liberté et non pas comme un animal traqué, le pire par des alliés... Mais ce coup là, par chance un petit imprévu avait changé mon quotidien si dépourvu de trucs bien. Une bande de nukenins avaient investi la prairie et apparemment ils jouaient aux bandits. Pillant les marchands ou tout commerçant qui avaient la malchance de tomber sur eux. On m'avait envoyé du courrier, me demandant de les arrêter, ainsi je voyais déjà comment me tirer, yeah! Genre ton frère a pas prévue le coup peut-être? Mais non Hachi' il pense que je me suis enfin calmé, mais il ignore ce que c'est de ne pas connaitre la vrais liberté, de se savoir tout le temps épié. Je m'étais donc mis en route pour les trouver et les tabasser. Mon idée était très bien pensé: les faire fuir pour partir à leur poursuite et une fois passé la frontière il suffit de se faire discret pour avoir la paix. Qui a-t-il de mal à vouloir prendre des vacances? Ouais, ça s'appel plutôt de la désertion ça Bee.

Après une petite promenade, j'arrivais enfin vers le coin de la prairie où les déserteurs s'étaient installées, évidemment ils étaient cachés, attendant le bon moment pour attaquer. Je me doutais que j'allais bien rigoler. Trois mecs surgirent alors du sol pour me sauter dessus. Bras tendus je l'es attrapais par le cou pour les cogner l'un contre l'autre alors que le troisième se faisait projeter d'un coup de pied. Yeah! Le chef d'la bande me reconnu et appela ses potes pour se sauver, c'était parfait, j'avais tout bien calculé! Leur courant alors après, je les suivais en leur laissant gagner de la distance afin de m'éloigner du pays d'avantage. Là, j'aperçus un gros rocher, j'allais m'y arrêter. Pas que j'avais besoin de souffler juste pour pouvoir un truc vérifier. Et voilà qu'il fait des phrases bizarre pour placer ses rimes... Mon dieu. Normal que j'ai pas toute ma tête avec un démon qui s'la pète et se répète c'est l'anarchie dans ma tête alors la ferme ou je te fais ta fête! Yeah!! Pitoyable...

Donc, alors que je m'approchais du rocher, je sortais mon carnet ainsi que mon crayon que je mis à ma bouche utilisant ma salive en guise d'encre. Les rimes que je venais de dire étaient trop classe pour ne pas figurer sur la paperasse, il fallait que je les ressorte avant que je trépasse ainsi ça sera la classe et on comprendra mon audace ♫ Quelque chose me fit alors lever les yeux vers les cieux, un bruit mystérieux qu'il me fallait identifier afin de me savoir en tranquillité dans ce coin paumé. Peut-être que j'étais observé et qu'on allait m'attaquer ou me dire de rentrer. Mais non, il y avait une fille, debout sur le rocher, je ne l'avais même pas remarqué. Là, la petite glissa je ne sais trop comment ni pourquoi et elle s'étala en bas avec fracas, quelle geste maladroit ♪

Je rangeais mon carnet et mon stylo, me déplaçant incognito pour resté discrèto. Elle s'était relevée et regardait une méchante brulure à son bras, la petite avait vraiment pas de chance mais on s'en balance, matez moi ses hanches et cette poitrine immense! Bee... Elle est pas de Kumo, méfie toi. Sans me soucier de ce que disais Hachibi je me dirigeais vers elle, la détaillant du regard. Teint clair, cheveux gris voir blanc, une tenue assez particulière mais qui était charmant. Elle versait une onguent sur sa brulure histoire de se soulager. Je croisais les bras alors que j'étais proche de quelques pas. Un raclement de gorge pour m'annoncer.

"Salut poupée tu t'es pas blessée? ♪
Moi c'est Killer Bee et j'suis gentil pas la peine de sortir les armes.
Car là pour toi ça serait le drame et les larmes.
Enchanté bébé ♫"

De plus en plus navrant et pitoyable Kira... Mais non Hachi' ça c'est la classe comme présentation! Et avec un peu de chance, elle adorera mon rap et connaitra des mecs aussi bon que moi et elle me les présentera. Sa me changera que de rester là à attendre je ne sais quoi. Je tendais alors ma main à la demoiselle, histoire de l'aider à se relever tout en lui souriant. Espérons qu'elle ne se change pas en furie et se jette sur toi. Je sais que j'ai un charme animal mais quand même n'exagère pas Hachi'. Non Bee... Je pensais plutôt qu'elle t'attaquerait plus qu'elle se jette dans tes bras. Je ne crois pas, enfin on verra.

Yukiko n’était pas du genre à se laisser gagner par l’impatience ou par l’imprudence, mais lorsqu’il s’agissait de son cher Ayame c’était tout autre. La peur de perdre son ton premier ami, son premier lien avec les autres l’effrayait à un tel point que la jeune femme en oubliait ses principes et son calme, se précipitant irrémédiablement dans un gouffre profond de désespoir. Alors lorsqu’elle tomba du haut de ce grand rocher sur lequel elle s’était perchée pour essayer d’apercevoir la personne qu’elle avait sentie, ce fut une chance qu’elle s’en soit sortie indemne. Enfin, presque. Son bras lui faisait mal maintenant. Sous une pluie de jurons très peu féminins, Yukiko chercha dans son sac de quoi la soulager et changer son bandage devenu sale et sec. Une fois sa brûlure mis à nue, cela lui fit du bien. Mais c’était si rare lorsqu’elle montrait son bras... Enfin là il n’y avait personne ! C’est ce qu’elle croyait, jusqu’à ce qu’une voix purement masculine la tire de ses pensées, la faisant sursauter.

C’est quoi ce bordel ? Ouais genre la réaction à deux balles ! Punaise mais Yukiko t’as un gars inconnu qui te mate, c’est peut-être un ennemi mais naaan... Oui, Yukiko versait dans le sarcasme. Parce qu’elle se trouvait franchement stupide de ne pas avoir réagi correctement. Ses yeux dorés se levèrent vers le dénommé Killer Bee et le détailla d’une façon peu aimable. Du moins au début. Yukiko était une fille assez particulière, à Konoha on le savait. Mais ici, elle n’était qu’une inconnue qui pouvait parfaitement être une ennemie. Et lui se montrait sympa ? Elle aura tout vu. Pourtant ce n’était pas le moment de flemmarder avec un homme, qui faisait de jolies rimes certes, mais qui l’avait d’abord vu avec une brûlure monstrueuse et qui en plus essayait d’être galant ? Elle avait d’autres chats à fouetter ! Façon de parler bien sûr.

Soupirant doucement, Yukiko pesa le pour et le contre. Si elle prenait la main de ce gars un peu bizarre, c’était peut-être comme si elle tombait dans le piège d’un ennemi. Hors il en était pas question. Mais cela était peut-être aussi un geste tout à fait gentil et dans ce cas là il ne lui arriverait rien. Ils parleraient sûrement un peu, voire beaucoup et la jeune femme en oublierait sa brûlure et Ayame. Alors, aussi étrange que cela puisse paraître, Yukiko commença à sourire avant de prendre cette main gentiment tendu.

« Ça va aller, vous en faites pas. Et euh... enchantée, Killer Bee. Moi c’est Yukiko. Asakura Yukiko. Je ne vais pas sortir les armes, puisque vous êtes gentil. » lui dit-elle avec amusement. Finalement la chuunin allait peut-être se détendre un peu plus. « Mais je vous préviens de suite, pour me faire pleurer, faut vraiment être déterminé. »

Ah, tiens elle venait de faire une rime. Quel humour ! M’enfin, tout en lui souriant elle attrapa son sac et son bandage et l’installa sur son bras. La douleur irradiait vraiment, elle était certaine que Killer Bee devait ressentir une espèce de chaleur provenir de son corps à elle. Ce n’était pas rare pour la demoiselle de se faire questionner, mais répondre sans grimacer lui était bien difficile et c’était d’ailleurs pour cela qu’elle ne montrait sa blessure à personne. Pour ne pas qu’on lui pose des questions. Bien, maintenant que la blessure était recouverte, elle allait pouvoir mieux respirer. Enlevant les quelques herbes qui collaient à sa tenue, Yukiko posa de nouveau ses yeux sur Killer Bee. Maintenant que ses idées étaient claires, elle remarqua son bandeau.

« Vous êtes du coin vous n’est-ce pas ? » lui demanda-t-elle simplement. Du bruit se fit alors entendre derrière eux. Ce n’était pas le vent. Ni un animal. Des brigands ? « Des amis à vous j’espère. »